J'AI ÉTÉ MÉDIATEUR AVEC LA POLICE LORS DES GRÈVES 1995 ET JE DÉPLORE LE LAXISME DES ORGANISATEURS: EN EFFET, ON PRÉVOIT HÉLAS TOUJOURS LE PIRE LORS DE SES MANIFESTATIONS ET ON DÉCONSEILLE AUX FEMMES ENCEINTES ET MINEURS, CE GENRE D'ÉVÉNEMENTS COMME LE FONT TRÈS BIEN LES FORAINS AVEC CERTAINS DE LEURS MANÈGES. CITOYEN TIGNARD YANIS OU TAY LA CHOUETTE EFFRAIE. LE DÉMOCRATE ET PÈRE DE L'EUROPE ET DES EUROPES... EUROPÉEN ET UNIVERSEL TEL ÉTAIT LA DEVISE DE CELUI QUI SUCCÉDA AU TITRE DE PROVISOIRE PROMÉTHÉE DE LA RÉPUBLIQUE. AU DESSUS DE EMMANUEL, IL EST LA MÉMOIRE DE CONSCIENCE: LE PRÉSIDENT DU SÉNAT. ALAIN POHER TOUT COMME SES PRÉDÉCESSEURS ET SUCCESSEURS SONT LES GARDIENS DE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION, DE PRESSE ET DE CONSCIENCE. CELUI QUI OUBLIE CET ASPECT SPARTIATE DE LA CONSTITUTION OUTRAGE LA LIBERTÉ DE TIERCE PERSONNE... CITOYEN TIGNARD YANIS
Alain Poher, né le 17 avril 1909 à Ablon-sur-Seine (Seine-et-Oise) et mort le 9 décembre 1996 à Paris, est un homme d'État français.
Membre du MRP, il assuma la charge de président du Sénat de 1968 à 1992. C'est en cette qualité qu'il est chargé d'assurer, par deux fois, la continuité de l'État, assumant alors la fonction de président de la République française par suppléance, dans un premier temps en 1969, à la suite de la démission du président Charles de Gaulle, puis dans un second temps en 1974, à la suite du décès du président Georges Pompidou.
Figure emblématique du Sénat de la Ve République, il reste encore aujourd'hui le titulaire du plus long mandat de président du Sénat.
Biographie
Famille, études et mariage
Alain Poher, fils unique d'Ernest Poher, ingénieur des chemins de fer (1875-1936) et de Louise Souriau (1872-1960), est issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie bretonne et, selon la légende familiale, descendrait de l'antique Maison de Poher et, par elle, des comtes et ducs de Bretagne1.
Il était ingénieur civil diplômé de l'École nationale supérieure des mines de Paris et de l'École libre des sciences politiques.
Marié en 1938 à Henriette Tugler (Cahors, Lot, 1907-Ablon-sur-Seine, 2004), le couple a deux filles : Marie-Agnès Poher (1940), veuve de Jean-Pierre Joussain, et Marie-Thérèse Poher (1944-2002). Ils ont trois petits-enfants, qui ont relevé le nom de famille de leur grand-père Poher.
Au sein du gouvernement
En politique, il subit l'influence du personnalisme d'Emmanuel Mounier. En 1938, il entre au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie et est rédacteur de troisième classe. Durant la guerre, il entre en contact avec le réseau Libération-Nord. À la Libération, il reste dans son ministère, tout en ayant présidé le comité d'épuration.
Chef des services sociaux du ministère à la Libération, il rejoint Robert Schuman dont il est le directeur du cabinet. De 1948 à 1952, il est commissaire général aux affaires allemandes et autrichiennes ; il préside également l'Autorité internationale de la Ruhr.
En 1945, il est élu maire d'Ablon-sur-Seine, dans le département de Seine-et-Oise, puis dans le Val-de-Marne après la réforme de 1964. Dans ce nouveau département contrasté, il incarne le Val-de-Marne d'essence provinciale, « versaillaise », comme il dit2, par opposition à l'autre Val-de-Marne, le Val-de-Marne « parisien » qui se situe dans une dynamique d'intégration métropolitaine.
Il est, en 1946, élu au Conseil de la République, puis constamment réélu, entre 1948-1952, et siège au Palais du Luxembourg jusqu'à 1995 comme MRP ou Union centriste. Il fut président du groupe MRP de la Haute Assemblée. Il est secrétaire d'État au Budget dans les deuxième cabinet Schuman et Gouvernement Henri Queuille (1) du 5 septembre au 20 novembre 1948, puis secrétaire d'État à la marine du 11 novembre 1957 au 14 mai 1958 dans le cabinet Félix Gaillard. Il assiste à la fin de la IVe République.
Président du Sénat
Le 3 octobre 1968, bien qu'il ne se soit pas porté candidat, Alain Poher est élu président du Sénat à l'issue du troisième tour de scrutin par 135 voix contre 107 à Pierre Garet et 22 à Georges Cogniot ; il devient ainsi le troisième personnage de l'État dans l'ordre constitutionnel, après le président de la République, Charles de Gaulle, et le Premier ministre, Maurice Couve de Murville.
C'est à ce titre que le 28 avril 1969, jour de la démission du général de Gaulle, Alain Poher est chargé, par la Constitution, d'exercer provisoirement la fonction de président de la République. Candidat à la succession du fondateur de la Ve République3, il parvient à se qualifier pour le second tour de l'élection présidentielle anticipée, avec 23,31 % des suffrages au premier tour face à l'ancien Premier ministre Georges Pompidou. Soutenu par la droite non gaulliste et les centristes, il est cependant vaincu par Pompidou, élu chef de l'État face à Poher, qui ne recueille que 41,79 % des voix. Les communistes, représentés par Jacques Duclos dans la course à l'Élysée, n'ont pas voulu choisir entre « bonnet blanc et blanc bonnet ». Le 20 juin suivant, il transmet le pouvoir au nouveau président de la République.
Le 2 octobre 1971, il est aisément réélu à la présidence de la Chambre haute, par 199 suffrages. Il sera continuellement reconduit à sa charge jusqu'en 1992.
Le 2 avril 1974, Alain Poher est de nouveau appelé à assumer l'intérim présidentiel, après la mort du président Pompidou. Il s'occupe de la continuité de l'État jusqu'à l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à l'Élysée.
De nouveau candidat pour sa propre succession au « plateau », comme l'on désigne la tribune présidentielle du Sénat, le président Poher voit cependant sa candidature contestée : au premier tour de scrutin, le 2 octobre 1989, il ne recueille que 115 suffrages, loin des 159 voix requises pour la majorité absolue ; au second tour, il perd sept voix, les centristes ayant décidé de soutenir l'ancien ministre René Monory, avant d'être finalement élu à l'issue du troisième tour, avec 127 voix, grâce à la majorité relative suffisante pour l'élection. Il reconnaît alors « une journée difficile », qui ne saurait être « un exemple pour l'avenir ». L'ancien ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, qui présidait alors le groupe RPR du Sénat, se vantera, plus tard, d'avoir largement contribué à la réélection d'Alain Poher.
En 1992, il dit ne pas vouloir se présenter pour un neuvième mandat à la présidence de la Chambre haute, qu'il laisse au centriste René Monory le 2 octobre 1992, après avoir présidé cette institution durant quasiment vingt-quatre ans.
Centriste et européen
Pendant toute sa vie, Alain Poher manifeste de très fortes convictions européennes. Il tente de convaincre de Gaulle de renoncer au référendum sur la réforme du Sénat en 1969. Il saisit le Conseil constitutionnel qui annule la loi sur la liberté d'association de Raymond Marcellin et René Pleven en 1971. Cet événement marque « la seconde naissance du Conseil Constitutionnel » comme l'a relevé le Professeur Pierre Avril.
Il profite de son second intérim pour déposer les instruments de ratification de la Convention européenne des droits de l'homme. Cette convention signée par la France en 1950, n'avait jamais été ratifiée par le pouvoir gaulliste. C'est avec en mémoire la conviction de son mentor, Robert Schuman, qu'Alain Poher a ratifié, en qualité de président du Sénat chargé d'exercer provisoirement les fonctions de président de la République, la Convention européenne des droits de l'homme. Il vient symboliquement en témoigner lors des 25 ans du Conseil de l'Europe le 6 mai 1974. Il veille à la régularité des opérations électorales de 1974 dans la France d'outre-mer qui pouvait jouer un rôle décisif pour départager Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand lors de l'élection présidentielle. Il préside les cérémonies marquant le centenaire du Sénat en 1975. Avec la gauche au pouvoir dès 1981, il s'efforce au dialogue mais en 1984, il rejette la révision constitutionnelle sur les libertés proposée par Laurent Fabius.
Carrière
Au gouvernement
Secrétaire d'État au Budget dans le deuxième gouvernement Schuman (du 5 au 11 septembre 1948).
Secrétaire d'État au Budget dans le premier gouvernement Queuille (du 11 septembre au 20 novembre 1948).
Secrétaire d'État aux Forces armées (Marine) dans le gouvernement Félix Gaillard (du 11 novembre 1957 au 14 mai 1958).
Au Sénat
Sénateur de Seine-et-Oise puis du Val-de-Marne de 1946 à 1995.
Président du Sénat du 3 octobre 1968 au 1er octobre 1992.
À la présidence de la République
Chargé des fonctions de président de la République par intérim du 28 avril au 20 juin 1969 et du 2 avril au 27 mai 1974.
Autres fonctions
Maire d'Ablon-sur-Seine (Seine-et-Oise puis Val-de-Marne) de 1946 à 1983.
Président de l'Association des maires de France.
Président de l'Assemblée parlementaire des Communautés européennes (aujourd'hui Parlement européen) de 1966 à 1969.
Décorations
Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur (reçu en 1950 des mains de Robert Schuman).
Croix de guerre 1939-1945.
Médaille de la Résistance française.
Grand officier de l'ordre du Mérite de la République italienne.
Grand-croix de l'ordre de la Couronne de chêne du Luxembourg.
Grand-Croix du Mérite de l'Ordre souverain de Malte.
Généalogie
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Ascendance d'Alain Poher4
Notes et références
↑ Le patronyme Poher désigne celui « qui est originaire du Poher », nom d'une ancienne vicomté de Cornouaille, en Bretagne. Le nom est surtout porté dans le Finistère. Le toponyme Le Poher vient lui-même du breton Poher, Pou Kaer : « pays fortifié », de pou : « pays », « ancienne circonscription des cités gallo-romaines », et de caer, kaer : « forteresse », « ville fortifiée » (Sources: Généanet.org/onomastique [archive]).
↑ Film documentaire en ligne [archive], sur le Val-de-Marne, réalisé à l'occasion de la parution du livre "Val-de-Marne : Anthologie 1964 - 2014" paru aux Éditions de l'Atelier en 2014 et dirigé par Emmanuel Bellanger (chercheur CNRS) et Julia Moro (Archives départementales du Val-de-Marne). La personnalité d'Alain Poher, qui incarne le Val-de-Marne d'essence provinciale y est cité à plusieurs reprises.
↑ Jean-Jérôme Bertolus, Frédérique Bredin, Tir à vue - la folle histoire des présidentielles, éditions Fayard, 2011, p. 311.
↑ Généastar : Ascendants d'Alain Poher [archive]
Bibliographie
Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata : Fichier d'autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat
David Ouvrard, Alain Poher : l'autre force tranquille, L'Harmattan, 2011.
Liens externes
Biographie d'Alain Poher sur le site de la présidence de la République [archive]
Sa fiche sur le site du Sénat [archive]
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Présidents de la République française
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Chronologie des présidents du Sénat français
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Élection présidentielle française de 1969
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Candidats du centre aux élections présidentielles françaises
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Gouvernement Robert Schuman II (5 septembre - 7 septembre 1948)
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Gouvernement Henri Queuille I (11 septembre 1948 - 5 octobre 1949)
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Gouvernement Félix Gaillard (6 novembre 1957 - 15 avril 1958)
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Drapeau de l’Union européenne Présidents du Parlement européen
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Présidents du groupe du Parti populaire européen au Parlement européen
UNE OMBRE QUI GUIDA TOUT LES HORIZONS DE LA République Française; JE PENSE QUE ALAIN POHER
DIRAIT DE L’ANNÉE ÉLECTORALE 2017 FRANÇAISE:
André Wartelle, Bibliographie historique et critique d'Eschyle et de la tragédie grecque : 1518-1974 (« Collection d'études anciennes »), Paris, Belles Lettres, 1978, XVI-685 p. (ISBN 2251325735)
RAPPORT DU
CITOYEN TIGNARD YANIS
OU
TAY
La chouette effraie
yanis la chouette
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Date d'inscription : 24/02/2017
Alain Poher, né le 17 avril 1909 à Ablon-sur-Seine (Seine-et-Oise) et mort le 9 décembre 1996 à Paris, est un homme d'État français.
Membre du MRP, il assuma la charge de président du Sénat de 1968 à 1992. C'est en cette qualité qu'il est chargé d'assurer, par deux fois, la continuité de l'État, assumant alors la fonction de président de la République française par suppléance, dans un premier temps en 1969, à la suite de la démission du président Charles de Gaulle, puis dans un second temps en 1974, à la suite du décès du président Georges Pompidou.
Figure emblématique du Sénat de la Ve République, il reste encore aujourd'hui le titulaire du plus long mandat de président du Sénat.
Biographie
Famille, études et mariage
Alain Poher, fils unique d'Ernest Poher, ingénieur des chemins de fer (1875-1936) et de Louise Souriau (1872-1960), est issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie bretonne et, selon la légende familiale, descendrait de l'antique Maison de Poher et, par elle, des comtes et ducs de Bretagne1.
Il était ingénieur civil diplômé de l'École nationale supérieure des mines de Paris et de l'École libre des sciences politiques.
Marié en 1938 à Henriette Tugler (Cahors, Lot, 1907-Ablon-sur-Seine, 2004), le couple a deux filles : Marie-Agnès Poher (1940), veuve de Jean-Pierre Joussain, et Marie-Thérèse Poher (1944-2002). Ils ont trois petits-enfants, qui ont relevé le nom de famille de leur grand-père Poher.
Au sein du gouvernement
En politique, il subit l'influence du personnalisme d'Emmanuel Mounier. En 1938, il entre au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie et est rédacteur de troisième classe. Durant la guerre, il entre en contact avec le réseau Libération-Nord. À la Libération, il reste dans son ministère, tout en ayant présidé le comité d'épuration.
Chef des services sociaux du ministère à la Libération, il rejoint Robert Schuman dont il est le directeur du cabinet. De 1948 à 1952, il est commissaire général aux affaires allemandes et autrichiennes ; il préside également l'Autorité internationale de la Ruhr.
En 1945, il est élu maire d'Ablon-sur-Seine, dans le département de Seine-et-Oise, puis dans le Val-de-Marne après la réforme de 1964. Dans ce nouveau département contrasté, il incarne le Val-de-Marne d'essence provinciale, « versaillaise », comme il dit2, par opposition à l'autre Val-de-Marne, le Val-de-Marne « parisien » qui se situe dans une dynamique d'intégration métropolitaine.
Il est, en 1946, élu au Conseil de la République, puis constamment réélu, entre 1948-1952, et siège au Palais du Luxembourg jusqu'à 1995 comme MRP ou Union centriste. Il fut président du groupe MRP de la Haute Assemblée. Il est secrétaire d'État au Budget dans les deuxième cabinet Schuman et Gouvernement Henri Queuille (1) du 5 septembre au 20 novembre 1948, puis secrétaire d'État à la marine du 11 novembre 1957 au 14 mai 1958 dans le cabinet Félix Gaillard. Il assiste à la fin de la IVe République.
Président du Sénat
Le 3 octobre 1968, bien qu'il ne se soit pas porté candidat, Alain Poher est élu président du Sénat à l'issue du troisième tour de scrutin par 135 voix contre 107 à Pierre Garet et 22 à Georges Cogniot ; il devient ainsi le troisième personnage de l'État dans l'ordre constitutionnel, après le président de la République, Charles de Gaulle, et le Premier ministre, Maurice Couve de Murville.
C'est à ce titre que le 28 avril 1969, jour de la démission du général de Gaulle, Alain Poher est chargé, par la Constitution, d'exercer provisoirement la fonction de président de la République. Candidat à la succession du fondateur de la Ve République3, il parvient à se qualifier pour le second tour de l'élection présidentielle anticipée, avec 23,31 % des suffrages au premier tour face à l'ancien Premier ministre Georges Pompidou. Soutenu par la droite non gaulliste et les centristes, il est cependant vaincu par Pompidou, élu chef de l'État face à Poher, qui ne recueille que 41,79 % des voix. Les communistes, représentés par Jacques Duclos dans la course à l'Élysée, n'ont pas voulu choisir entre « bonnet blanc et blanc bonnet ». Le 20 juin suivant, il transmet le pouvoir au nouveau président de la République.
Le 2 octobre 1971, il est aisément réélu à la présidence de la Chambre haute, par 199 suffrages. Il sera continuellement reconduit à sa charge jusqu'en 1992.
Le 2 avril 1974, Alain Poher est de nouveau appelé à assumer l'intérim présidentiel, après la mort du président Pompidou. Il s'occupe de la continuité de l'État jusqu'à l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à l'Élysée.
De nouveau candidat pour sa propre succession au « plateau », comme l'on désigne la tribune présidentielle du Sénat, le président Poher voit cependant sa candidature contestée : au premier tour de scrutin, le 2 octobre 1989, il ne recueille que 115 suffrages, loin des 159 voix requises pour la majorité absolue ; au second tour, il perd sept voix, les centristes ayant décidé de soutenir l'ancien ministre René Monory, avant d'être finalement élu à l'issue du troisième tour, avec 127 voix, grâce à la majorité relative suffisante pour l'élection. Il reconnaît alors « une journée difficile », qui ne saurait être « un exemple pour l'avenir ». L'ancien ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, qui présidait alors le groupe RPR du Sénat, se vantera, plus tard, d'avoir largement contribué à la réélection d'Alain Poher.
En 1992, il dit ne pas vouloir se présenter pour un neuvième mandat à la présidence de la Chambre haute, qu'il laisse au centriste René Monory le 2 octobre 1992, après avoir présidé cette institution durant quasiment vingt-quatre ans.
Centriste et européen
Pendant toute sa vie, Alain Poher manifeste de très fortes convictions européennes. Il tente de convaincre de Gaulle de renoncer au référendum sur la réforme du Sénat en 1969. Il saisit le Conseil constitutionnel qui annule la loi sur la liberté d'association de Raymond Marcellin et René Pleven en 1971. Cet événement marque « la seconde naissance du Conseil Constitutionnel » comme l'a relevé le Professeur Pierre Avril.
Il profite de son second intérim pour déposer les instruments de ratification de la Convention européenne des droits de l'homme. Cette convention signée par la France en 1950, n'avait jamais été ratifiée par le pouvoir gaulliste. C'est avec en mémoire la conviction de son mentor, Robert Schuman, qu'Alain Poher a ratifié, en qualité de président du Sénat chargé d'exercer provisoirement les fonctions de président de la République, la Convention européenne des droits de l'homme. Il vient symboliquement en témoigner lors des 25 ans du Conseil de l'Europe le 6 mai 1974. Il veille à la régularité des opérations électorales de 1974 dans la France d'outre-mer qui pouvait jouer un rôle décisif pour départager Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand lors de l'élection présidentielle. Il préside les cérémonies marquant le centenaire du Sénat en 1975. Avec la gauche au pouvoir dès 1981, il s'efforce au dialogue mais en 1984, il rejette la révision constitutionnelle sur les libertés proposée par Laurent Fabius.
Carrière
Au gouvernement
Secrétaire d'État au Budget dans le deuxième gouvernement Schuman (du 5 au 11 septembre 1948).
Secrétaire d'État au Budget dans le premier gouvernement Queuille (du 11 septembre au 20 novembre 1948).
Secrétaire d'État aux Forces armées (Marine) dans le gouvernement Félix Gaillard (du 11 novembre 1957 au 14 mai 1958).
Au Sénat
Sénateur de Seine-et-Oise puis du Val-de-Marne de 1946 à 1995.
Président du Sénat du 3 octobre 1968 au 1er octobre 1992.
À la présidence de la République
Chargé des fonctions de président de la République par intérim du 28 avril au 20 juin 1969 et du 2 avril au 27 mai 1974.
Autres fonctions
Maire d'Ablon-sur-Seine (Seine-et-Oise puis Val-de-Marne) de 1946 à 1983.
Président de l'Association des maires de France.
Président de l'Assemblée parlementaire des Communautés européennes (aujourd'hui Parlement européen) de 1966 à 1969.
Décorations
Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur (reçu en 1950 des mains de Robert Schuman).
Croix de guerre 1939-1945.
Médaille de la Résistance française.
Grand officier de l'ordre du Mérite de la République italienne.
Grand-croix de l'ordre de la Couronne de chêne du Luxembourg.
Grand-Croix du Mérite de l'Ordre souverain de Malte.
Généalogie
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Ascendance d'Alain Poher4
Notes et références
↑ Le patronyme Poher désigne celui « qui est originaire du Poher », nom d'une ancienne vicomté de Cornouaille, en Bretagne. Le nom est surtout porté dans le Finistère. Le toponyme Le Poher vient lui-même du breton Poher, Pou Kaer : « pays fortifié », de pou : « pays », « ancienne circonscription des cités gallo-romaines », et de caer, kaer : « forteresse », « ville fortifiée » (Sources: Généanet.org/onomastique [archive]).
↑ Film documentaire en ligne [archive], sur le Val-de-Marne, réalisé à l'occasion de la parution du livre "Val-de-Marne : Anthologie 1964 - 2014" paru aux Éditions de l'Atelier en 2014 et dirigé par Emmanuel Bellanger (chercheur CNRS) et Julia Moro (Archives départementales du Val-de-Marne). La personnalité d'Alain Poher, qui incarne le Val-de-Marne d'essence provinciale y est cité à plusieurs reprises.
↑ Jean-Jérôme Bertolus, Frédérique Bredin, Tir à vue - la folle histoire des présidentielles, éditions Fayard, 2011, p. 311.
↑ Généastar : Ascendants d'Alain Poher [archive]
Bibliographie
Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata : Fichier d'autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • WorldCat
David Ouvrard, Alain Poher : l'autre force tranquille, L'Harmattan, 2011.
Liens externes
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Sa fiche sur le site du Sénat [archive]
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Gouvernement Robert Schuman II (5 septembre - 7 septembre 1948)
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Gouvernement Henri Queuille I (11 septembre 1948 - 5 octobre 1949)
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Gouvernement Félix Gaillard (6 novembre 1957 - 15 avril 1958)
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Présidents du groupe du Parti populaire européen au Parlement européen
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DIRAIT DE L’ANNÉE ÉLECTORALE 2017 FRANÇAISE:
André Wartelle, Bibliographie historique et critique d'Eschyle et de la tragédie grecque : 1518-1974 (« Collection d'études anciennes »), Paris, Belles Lettres, 1978, XVI-685 p. (ISBN 2251325735)
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